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Lysa-Marie Hontoy

Entrepreneure sociale à Humain Avant Tout / Candidate au doctorat en psychologie clinique

Lauréate du Prix de la relève 2021

Diplômée du baccalauréat en psychologie avec cheminement Honor (2014)

L’organisme Humain Avant Tout que Lysa-Marie Hontoy a fondé en 2018 connaît une montée fulgurante, avec une communauté numérique de plus de 25 000 personnes sur Facebook et Instagram. Et pour cause, son projet social dont l’objectif est de lutter contre la stigmatisation de la maladie mentale a été rendu plus pertinent que jamais par la pandémie. L’Université de Montréal (UdeM) lui attribue donc le Prix de la relève 2021.

 

Une impulsion d’agir

Doctorante en psychologie clinique à l’UdeM, l’entrepreneure sociale y a d’ailleurs commencé sa carrière professionnelle en 2011, comme auxiliaire de recherche. En 2014, elle joint le Groupe de recherche et d’intervention sur la présence attentive à l’UQAM et intègre plus tard le laboratoire de recherche de la professeure Mireille Joussemet à l’UdeM, avec qui elle travaille sur l’autocompassion. Parallèlement, de 2017 à 2019, elle poursuit ses stages à la Clinique universitaire de psychologie de l’UdeM et, en 2020, le Centre de santé et de consultation psychologique de l’UdeM l’accueille à titre d’interne.

Entre-temps, Humain Avant Tout prend forme, car son impulsion d’agir pour les individus prédomine : « C’est un peu quétaine, mais ce projet part de l’amour que je porte pour les êtres humains et d’un désir d’essayer de faire une petite différence et d’alléger leur souffrance. Pour plusieurs personnes qui ont des problèmes de santé mentale, la stigmatisation est plus souffrante que les symptômes. Même pour celles qui n’ont pas de problèmes diagnostiqués et qui ne vont juste pas bien, c’est aussi difficile, car il y a dans notre société une injonction au bonheur : il faut bien aller et être heureux. Et de ressentir cette pression-là fait souvent en sorte qu’on ne se permet pas de vivre nos émotions ce qui cause plus de détresse. »

Le pouvoir du partage

D’où la naissance de son organisme qui vise à normaliser la souffrance psychologique, réduire les tabous entourant la santé mentale, briser l’isolement, redonner espoir et inciter les gens à demander de l’aide. Comment? Notamment en recueillant et en publiant chaque semaine sur Facebook des témoignages de gens qui vivent ou ont déjà vécu des troubles psychologiques ou des épreuves difficiles. Humain Avant Tout partage également du contenu éducatif pour outiller la population sur différentes problématiques en santé mentale.

« On dirait que les gens n’ont pas la même paire de lunettes quand on parle de santé mentale comparativement à la santé physique, affirme-t-elle. Ça ne fait pas si longtemps qu’on en discute de façon plus ouverte et bienveillante. Il y a un gros progrès, mais il reste encore beaucoup de travail à faire. »

Des rêves à portée de main

Elle a donc de multiples idées pour pousser encore plus loin « ce mouvement de compassion et d’empathie qui est plus grand que chaque personne qui témoigne », comme elle le décrit si bien.

Après ses études, elle rêve de mettre sur pied une clinique qui offrirait des services à tarif réduit en psychologie et lutterait autant contre la stigmatisation par des ateliers que pour l’accessibilité des soins en santé mentale. « La pandémie l’a exposé crûment : l’offre en santé mentale est vraiment déficiente, exprime-t-elle. » Son 2e désir : lancer une série web pour rejoindre encore plus de personnes et pour encore une fois briser les tabous entourant la santé mentale et redonner espoir aux gens qui vivent des difficultés psychologiques.

En fait de rayonnement, son projet a reçu 2 prix en 2019 : une bourse d’engagement social de l’UdeM et le 1er Prix en santé du concours Forces AVENIR. Il convient toutefois de dire que le Prix de la relève 2021 la touche particulièrement:

« La relève, je la vois partout autour de moi. Il y a tellement de gens qui ont des projets porteurs et inspirants, qui s’impliquent socialement et qui veulent changer le monde à leur façon! De savoir que ma candidature a été retenue, ça me donne vraiment un élan supplémentaire. Car oui, mon projet va bien, mais il y a des journées où j’ai des doutes, où je me dis que ça n’a pas de sens de faire ça en même temps que mon doctorat! Alors quand je reçois une distinction comme ça, ça me confirme que je suis à la bonne place, que je fais bien d’écouter cette petite voix intérieure qui me dit de poursuivre. »

Ce portrait a été rédigé dans le cadre du gala Étincelles, des diplômés et des donateurs de l’Université de Montréal.