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Jean-Claude Lauzon

Délégué général du Québec

Une vie consacrée au bonheur (au travail)

Diplômé du baccalauréat en psychologie (1971)

Jean Claude Lauzon est surtout connu pour avoir été le délégué général du Québec à New York de 2014 à 2019. À l’occasion du 80e anniversaire du Département de psychologie de l’Université de Montréal, rencontre avec l’un de ses ambassadeurs.

Jean-Claude Lauzon nous parle depuis la Floride. « Ce matin, je suis allé faire du vélo. Plus tôt, j’ai fait ma pratique de piano. Et tantôt, je vais me pencher sur un dossier qui me tient à cœur, la santé mentale dans les entreprises », nous raconte le président émérite de la World Confederation of Productivity Science (WCPS), une organisation présente dans 50 pays qui croit en la productivité comme source de richesse pour nos sociétés.

« Le tiers des demandes d’invalidité au Québec est lié à la santé mentale, ajoute-t-il. Or, c’est un sujet qu’on ne traite pas bien. Avec la WCPS, nous recherchons les meilleures pratiques en la matière, partout dans le monde. »

Le bonheur au travail, voilà ce qui anime M. Lauzon depuis plusieurs décennies. C’est d’ailleurs ce qui l’a mené à entreprendre des études en psychologie. À la fin des années 60, il travaille dans le milieu de l’hôtellerie au centre-ville de Montréal pour payer ses études. Il est alors surpris de constater à quel point les gens ne sont pas heureux au travail.

« J’ai voulu les comprendre mieux, explique-t-il. Je me suis intéressé à la psychologie industrielle. En maîtrise, j’ai mené des dizaines d’entrevues dans l’industrie de l’hôtellerie afin de mesurer la satisfaction ou l’insatisfaction de la main d’œuvre et d’analyser les facteurs qui mènent au bonheur dans sa vie professionnelle. »

« J’arrivais pour faire de grandes choses »

De ses années à l’Université de Montréal, il se souvient de l’accueil, le premier jour, par le directeur et fondateur du Département de psychologie, le père Noël Mailloux. Il se rappelle également certains professeurs tels André Delorme, spécialiste de la psychologie de la perception, Guy Lavoie, qui enseignait les méthodes quantitatives et la mesure des processus intellectuels, ou encore Yvan Bordeleau, devenu par la suite député à l’Assemblé nationale, son mentor en maîtrise, celui qui lui apprit la rigueur scientifique.

Il obtient sa maîtrise en psychologie industrielle en 1973, à laquelle il ajoutera, plusieurs décennies plus tard, un diplôme d'administrateur de sociétés de l’Université McGill. Entretemps, il est tour à tour gérant des ressources humaines chez Nabisco, directeur de la firme Rourke, Bourbonnais & associés, associé directeur au bureau de Montréal de Ernst & Young, puis jusqu'en 2013, vice-président canadien et chasseur de têtes chez Korn Ferry.

En novembre 2014, il accepte le poste de délégué général du Québec à New York.

« J’avais déjà des liens de travail avec New York depuis une trentaine d’années, raconte-t-il. C’est une ville qui me fascine. Quand une amie m’a appelé pour me demander si je pourrais considérer le poste, j’ai consulté mes enfants, qui m’ont dit de foncer. Avant moi, il y avait eu huit délégués en moins de dix ans. J’arrivais pour faire de grandes choses et c’est ce qu’on a fait. »

Passion et curiosité

Durant ses quatre années dans les bureaux de la Rockfeller Plaza, Jean-Claude Lauzon ouvre une délégation à Philadelphie et se rend une trentaine de fois à Washington, dont deux fois à la Maison-Blanche. Il lance un programme de jumelage entre des écoles primaires du Québec et de l’est des États-Unis. Surtout, il mène à bien le projet de transport de l’hydroélectricité québécoise vers New York, accord qui « va nourrir en énergie propre un million de familles newyorkaises pendant 20 ans ».

En quittant ses fonctions en 2019, M. Lauzon prend sa retraite : une retraite active et passionnée, à l’image de tout ce qu’il entreprend.

« La vie, ce n’est pas la destination, c’est un voyage, qu’il faut faire avec passion. C’est ça la clé du bonheur, révèle-t-il. C’est d’ailleurs ce que je dis à mes petits-enfants, et ce que j’aurais tendance à dire à toute personne qui démarre dans la vie : au-delà des compétences, la passion, la curiosité, c’est ce qui permet de déplacer des montagnes. »